• Impacts probables de Paziols-Tuchan :

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    Fig. 102 et 103 : Bassin de Tuchan-Paziols totalement énigmatique si l’on ne fait pas appel à la somme de plusieurs impacts cométaires imbriqués aux limites encore indécises.

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    Remarque : ce bassin a été plus spécialement présenté en raison d’une datation possible des impacts par des mesures effectuées sur les conglomérats würmiens des abords de Paziols (site https://books.openedition.org/pupvd/4787?lang=fr)

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    Fig. 104 : Carte géologique (1/50 000) de Tuchan figurant la zone impactée en clair.

     

    D’après les archives et la notice de cette carte, cette zone serait en grande partie occupée par des formations charriées. A noter le nombre étonnant de failles et de contacts en tireté cartographiés sans preuve puisque souvent masqués par le Quaternaire (en blanc ou gris).

     

    Ce bassin dépressionnaire d’une complexité géologique extrême, très éloignée des relevés de la carte, a fait l’objet de notre part de prospections géologiques bien avant 2021. Assez riche en dépôts alluviaux quaternaires du Verdouble et situé en amont de la célèbre grotte de la Caune de l’Arago habitée au Mindel et perchée à près de 90m au-dessus de la rivière, son étude semblait essentielle pour reconstituer le contexte stratigraphique local au Quaternaire. Il semblait ainsi intéressant de relier l’étagement des lambeaux de terrasses du bassin, absents dans la traversée des gorges aval intermédiaires, avec l’âge de la grotte par comparaison altimétrique.

     

    Préjugée être une nappe de charriage à semelle triasique s’étant glissée sous les reliefs bordiers, cette hypothèse ne résiste pas à l’analyse en raison de :

     

    -la diversité d’îlots rocheux de toutes tailles, pulvérisés ou non, d’âge quelconque, disséminés en de multiples points du bassin déprimé en son centre (dans la zone des bassins de décantation viticoles). Dans ce secteur, ils sont pratiquement à la même altitude que le réseau hydrographique du Tarassac (ou Petit Verdouble) expliquant en temps de crue l’apparition d’un grand lac en son centre comme en 1999 par exemple. L’église contient une fresque montrant son étendue,

     

    -la présence d’énormes faux « blocs erratiques », -chicots rocheux de toutes tailles plus ou moins délabrés- d’âge triasique à crétacé,

     

    - la réalisation d’un sondage de 175m réalisé récemment pour le camping « La Peyrière » (voir Infoterre), ayant traversé des broyats de roches parfois tendres à côté d’une vieille carrière de calcaires vermiculés triasiques,

     

    -une reprise d’érosion « récente » encore active entaillant profondément tous les thalwegs de son pourtour (notamment ouest), menaçant la stabilité de leurs berges.

     

    -la curieuse « formation dite de Paziols ». Unique en son genre dans la région, elle est constituée au nord de blocs calcaires émoussés (jusqu’à 2m de long), de beaux galets calcaires d’aspect marmoréen, non altérés, et de lentilles silto-limoneuses de couleurs vives plus rares. Tous ces éléments sont agglomérés en conglomérats sauf sur les plateaux et les pentes faibles. Les couches sont systématiquement inclinées vers le bassin-mais absentes semble-t-il à l’intérieur sauf sous forme de pierres volantes- et seulement plaquées contre les versants est et sud. A partir d’une frontière ouest-est située à 500 m environ au nord de Paziols, les galets calcaires se chargent brutalement vers le sud en blocs et galets de quartzite altéré ocre. Or cette roche est actuellement inconnue dans le bassin versant du Verdouble d’où elles semblent pourtant issues.

     

    A noter que cette formation alluvionnaire datée selon les auteurs de l’Oligocène ou du Pliocène semble avoir comblée en sédiments épais:

     

    - soit un fossé tectonique préexistant (hypothèse oligocène)

     

    - soit des fontis ou des poljes creusés dans un lac au Messinien par la dissolution irrégulière des gypses triasiques et calcaires jurassiques souterrains locaux (hypothèse pliocène). Il est probable que cette seconde hypothèse soit la bonne au vu des contacts aberrants avec le substratum, épousant ses creux et bosses (notamment à l’est d’Aguilar) et surtout le long d’un étroit ravin remontant vers l’est jusqu’au camp d’En Salès bien cartographié sur la feuille géologique.

     

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    Fig. 104 : Un des points possibles d’impact repéré à l’est de Paziols.

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    Fig.105 : Talus ouest de l’impact supposé. Haut de plus de 30m, il est constitué de conglomérats en surface puis de lentilles de galets et de blocs de quartzite ou de calcaire surtout, indurées à stratifications entrecroisées toujours inclinées vers la cuvette (à droite). Cette accumulation étonnante très localisée passe en quelques mètres aux calcaires jurassiques au sud du col de la Lauze.

     

    La formation de Paziols, partie des ruines de la bergerie de Sanègre à 365 NGF surplombant le château d’Aguilar, s’étale ensuite vers le sud telle une coulée de lave boueuse torrentielle- indurée par la suite en conglomérats-, de sommets de collines en collines jusqu’à Estagel et l’Agly. Elle traverse un paysage défiguré par de nombreuses captures de ruisseaux favorisées par la fragilité d’un substrat de marnes albiennes omniprésentes et peut-être par les séismes provoqués par les impacts supposés. En revanche, elle disparaît très vite, progressivement et de façon incompréhensible des reliefs bordiers de la cuvette (au sud du col de la Lauze mais aussi partout ailleurs à la périphérie). A l’ouest la projection (?) de quelques galets épars parsèment les abords du col en arrière du pic du Seignou (319 NGF) à un peu moins de 200m en contrehaut du centre de la cuvette.

     

    La description précise du bassin, si elle devait être revue, demandera une échelle adaptée au puzzle compliqué de sa géologie (le 1/5 000 ?) d’autant qu’il est partiellement envahi -donc masqué- par des poudingues datés de la fin du Würm (cf. chapitre 14) allongés en terrasses le long du Verdouble et du Tarrassac. Bien souvent ces bancs de poudingues de 1 à 3.5 m d’épaisseur au plus sont inclinés et morcelés en direction du centre de l’impact. De plus la présence dans le substratum profond de calcaires et de gypse présumés, -roches solubles par excellence- et de fortes circulations d’eau en son centre expliqueraient de graves effondrements de terrain récents (rebouchés).

     

    Remarque : deux gros effondrements, non encore répertoriés comme risques naturels par Infoterre, se sont produits entre 1980 et 2000 vers les lieux-dits Feychettes et Notre-Dame de Faste. D’après les viticulteurs affectés par ces tassements, ils apparaissaient sous une forme grossièrement cylindrique de 10m de profondeur et de diamètre. Une source, inconnue auparavant, partant de l’effondrement de Feychettes est toujours en activité et captée.

     

    Impacts de l’Alaric :

     

    Voir chapitre 6-3

     

    Autres impacts :

     

    La recherche d’hypothétiques d’autres impacts n’était pas l’objectif de cette étude limitée au départ à Marseillette. Mais des survols aléatoires et non systématiques sur photos ou cartes menés autour de l’astroblème, ont permis de repérer peu à peu de nombreuses autres zones morphologiques suspectes méritant peut-être des prospections ultérieures sur ces sites pour déterminer leur origine.

     

    Elles s’inscrivent dans un polygone fort grossier dont les angles principaux se situeraient à Estagel, Marseillette et au droit du cratère dit « le Météore » situé sur la commune de Cabrerolles au nord de Béziers. Ce dernier que l’étude publiée sur Wikipedia en février 2023 par l’Université Goethe de Francfort attribue à une météorite serait dans la continuité de la catena orientale partie des environs d’Estagel. Son attribution à une météorite serait dans ce cas à réviser.

     

    14 : Datation de ces évènements :

     

    En partant de l’hypothèse que tous ces impacts sont dus à un seul et même objet interplanétaire de glace « sale » de grande taille peut-être disloqué dans sa traversée des couches gazeuses de notre planète, il est possible de dater grossièrement l’évènement en combinant les sites de Tuchan et de Marseillette, les seuls véritablement prospectés en détail.

     

    TUCHAN: cf. https://books.openedition.org/pupvd/4787?lang=fr

     

    Dans cet article, des prélèvements de galets de poudingues étalés en terrasse (Fya ?) ont permis de les dater d’environ -31 à -45 000 BP. Rappelons que ces poudingues scellent en la fossilisant la surface impactée qui est donc antérieure.

    Un évènement daté de -35 000 BP concernant l’effondrement du porche de la grotte de l’Arago pourrait davantage préciser la datation mais sans certitude possible (réf : page 330, tome1 de 2014 de la Caune de l’Arago dirigé par de Lumley CNRS éditions)

     

    MARSEILLETTE :

     

    La figure 11 et le texte lui faisant suite, a montré que le plancher éocène du ruisseau fossile, au lit réentaillé en 1808 par le creusement de la Rigole, se situe à 56/57 NGF dans la traversée du « bouchon » fermant le cirque et 10m plus bas à l’aval sous l’Aude à Puichéric. Cette dénivelée, conforme à celle du Verdouble, permet à coup sûr de dater la surface d’érosion éocène entamée par la Rigole du début du Würm. Mais le dépôt des limons supérieurs encore en place sur 5m au moins devaient approcher la cote 75 à leur grand maximum (contre 62.5 aujourd’hui après érosion). Ces deux occurrences se complètent malgré leur approche différente et, pour fixer les idées, correspondent grossièrement à la disparition de Néanderthal au moustérien ou à l’aurignacien.

     

    15: Comparaison avec la comète Shoemaker-Levy 9 (SL9) « absorbée » par la gravité de Jupiter en 1993/94 :
     

    Cette comète est restée célèbre car c’est la 1ère collision fixée par l’image entre une planète et un bolide venu de l’espace. La comparaison avec Marseillette est intéressante mais toutefois sujette à caution, Jupiter étant une géante gazeuse n’ayant pas grand-chose de commun avec notre Terre.

     

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    Fig. 106 : Jupiter et un de ses satellites en haut en noir. Arrivée à gauche en clair des fragments de SL9.

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    Fig.107 : Approche en catena (=chaîne) de la comète SL9 près de JUPITER.

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    Fig. 86 : revers nord d’en Pouzes au sud-ouest de Laure-Minervois.